Établissement - Les Marcellines

Une communauté religieuse

Depuis 1963, les Soeurs Marcellines sont l’âme de l’école Valmont, qu’elles ont créée, qu’elles animent et qu’elles ont fait vivre – avec un beau succès – depuis maintenant près de cinquante ans.

D’aucuns s’interrogent sur la place future des Soeurs dans l’école dans la mesure où des laïcs commencent à prendre le relais de certaines fonctions (enseignement, direction, comptabilité, secrétariat, encadrement des élèves,…) et surtout dans la mesure où les Soeurs prennent de l’âge (comme chacun de nous !).

Rappelons tout d’abord que les Soeurs sont encore très présentes et très actives dans la vie de la maison, et que leur présence “fonctionnelle” est toujours d’actualité, mais il est vrai aussi que les Soeurs avançant en âge, on peut se poser la question d’une présence nouvelle et peut-être différente pour les années à venir.

Cette question nous amène à réfléchir sur l’essentiel de la présence d’une communauté religieuse au sein d’un établissement scolaire. Certes tant qu’une Soeur peut exercer une fonction, être active, il est souhaitable, utile et même nécessaire qu’elle le fasse mais, a contrario, ce n’est pas parce qu’elle n’aurait “plus rien à faire” qu’elle devrait s’en aller.

Bref qu’est-ce qui rend nécessaire aujourd’hui, et plus encore demain, la présence des Soeurs dans notre école ? Voici quelques raisons sans doute pas exhaustives mais déjà essentielles :

1 – Une présence comme ACCUEIL : Toujours et partout, 24h sur 24, les Religieuses seront plus disponibles que les laïcs qui ont des contraintes matérielles “externes” (vie de famille, éducation des enfants, logement,…) dont sont en quelque sorte “exonérées” les Soeurs. Chacun sait que, dans l’école, des femmes consacrées sont en permanence présentes pour ceux qui en ont besoin et qu’elles peuvent, chaque matin et chaque soir, sourire et saluer ceux qui arrivent et ceux qui repartent.

2 – Une présence comme DOUCEUR : Prendre de l’âge, n’est-ce pas l’annonce d’un temps privilégié pour la tendresse, l’écoute et le dialogue ? N’y aurait-il pas une mission particulière pour les Soeurs plus agées ? Ne peut-on voir comme une chance que des personnes plus avancées en âge soient encore bien présentes dans un milieu de jeunes en formation et d’adultes qui les forment ? Dans ce monde agité et en perpétuel mouvement, une présence offerte par quelques Soeurs disponibles et accueillantes est un joyau à préserver.

3 – Une présence comme ETONNEMENT : Les vocations se font plus rares et il semble d’autant plus important de témoigner à nos jeunes, parfois coupés de toute vie spirituelle, que des femmes (ou des hommes) ont donné leur vie à Dieu, même si c’est pour eux étonnant ou mystérieux. Cet engagement religieux, beaucoup de nos élèves risquent de ne pas le rencontrer ailleurs que dans notre école, et ne le rencontreraient pas s’il n’y avait plus une communauté religieuse au sein de l’établissement.

4 – Une présence comme APAISEMENT : Les jeunes (et les moins jeunes) vivent dans un monde souvent stressant. Une communauté religieuse peut être synonyme de calme, de sérénité, de silence. Le monde d’aujoud’hui est presque toujours bruyant – Pensons par exemple aux appareils électroniques (baladeurs, téléphones mobiles, MP3, Iphones,…) dont disposent nos élèves – N’y-a-t-il pas aussi à faire découvrir une dimension de silence intérieur à travers celles qui ont choisi de le vivre au quotidien ? Rappelons cette maxime : “Plus tu deviens silencieux, plus tu entends”.

5 – Une présence comme EMERVEILLEMENT : Le monde est trop souvent présenté à nos enfants comme dangereux, risqué, sinistre, compétitif, voire désespérant. Mais le monde peut aussi être vu comme merveilleux par la volonté de Dieu ! Les religieuses présentes peuvent témoigner de ce message par un regard positif et émerveillé sur le monde : “Par tous les animaux de terre et de l’eau,… Je veux crier Mon Dieu, tu es grand, tu es beau, Dieu Vivant, Dieu très haut, Dieu présent en toute création”.

6- Une présence comme CHANT : Les Soeurs chantent, les Soeurs prient et, si elles n’étaient plus là, la vie sacramentelle se réduirait fortement. Rappelons cette parole d’élèves internes “Notre bonheur du matin, c’est notre réveil angélique par les chants des Soeurs à la chapelle !”

Il y a donc une vraie fécondité à la présence d’une communauté religieuse dans notre école et à la question : Jusqu’à quand une Soeur agée peut-elle rester dans l’établissement ? la réponse est simple : Tant qu’elle peut chanter ! Tant qu’elle peut chanter Dieu !

Alain SULMON